Le vent se lève, Hayao Miyazaki, 2014

Bon, alors ça risque d’être un peu décousu… Certains souvenirs du film me font encore monter les larmes aux yeux. Ah bordel…
Donc, ce film est splendide, voilà. 

On peut le résumer à l’histoire d’un homme qui passe sa vie à poursuivre un rêve au lieu de la vivre. Quelqu'un sur vodkaster a dit “splendide fresque du regret”, c’est exactement ça. 

Evidemment, techniquement c’est très beau. Sur le plan purement narratif il faut passer un début de film au rythme assez erratique parce que troué par les rêveries de son personnage principal. Certains resteront sur le carreau, mais il faut tenir. D’abord parce que quand-même, Miyazaki ne fait rien comme tout le monde - une scène de tremblement de terre qui renvoie tous les blockbusters pleurer leurs mères; Ensuite, car le plus beau reste à venir.


Avec un avion en papier, deux balcons, et deux amoureux qui se retrouvent enfin, Miyazaki imagine une scène superbe, dans laquelle le rythme et les évènements sont vécus par le spectateur aussi fort qu’ils le sont par les personnages. Une scène très lyrique, succession d’émotions vives contradictoires, “filmée” (dessinée) comme une scène de suspense. A ce moment du film j’ai les yeux tout mouillés et ça durera jusqu’à la fin du film.


Son oeuvre “testament” Miyazaki, la termine avec ces mots : “vis ta vie”, et signe un film qui n’explore les territoires du rêve (son terrain de jeu habituel) que pour nous exhorter à ne pas nous y perdre.

Parce que le vent se lève, et qu’il faut tenter de vivre. 

Et je chiale. 

3 commentaires :

  1. Alors oui, ce film est excellent. Mais ce que j'ai trouvé d'autant plus excellent, dans la démarche, c'est qu'il n'y a aucun jugement de valeur, jamais. C'est fin, et c'est pas moraliste. Et des dessins-animés comme ça, ça manque.

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    1. Oui : j'aime beaucoup le positionnement de Miyazaki. Il se positionne, sans faire la morale à tout va. D'autant qu'il n'occulte pas la guerre. Pour nous spectateurs, la scène en Allemagne est suffisamment significative. Pas pour le personnage principal, un peu naïf et trop préoccupé par l'accomplissement de son rêve qu'il ne se rend pas compte de ce qui se passe.
      Miyazaki considère que le spectateur est suffisamment intelligent pour se faire un avis (ah bon mais la guerre c'est mal?)

      Ce que j'en retire quand même c'est qu'à trop poursuivre un rêve on en oublie de vivre sa vie (et on peut complètement à côté d'un évènement comme la seconde guerre mondiale, de son amour...) => mon dernier paragraphe.

      Pour moi c'est un grand film, sûrement le plus grand de Miyazaki, et en tous cas le meilleur de ce que j'ai vu cette année.

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  2. Grand film mortifère, qui sent plutôt le tombeau que le grand air :
    http://lemiroirdesfantomes.blogspot.fr/2014/07/le-vent-se-leve-aviator.html?view=classic

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