La Porte du Paradis, Michael Cimino, 1980


La scène ne se contente pas d'être éblouissante, elle exprime cette sensation qu'ont ces jeunes diplômés d'avoir le monde à leurs pieds, que tout est possible. Dans le discours très ironique qui précède, le personnage joué par John Hurt enflamme cette jeunesse en se moquant du conservatisme de ses aînés: il est temps pour eux de "changer les choses".
Pour exprimer cette vigueur et cette impétuosité, Cimino choisit une version "accélérée" du Beau Danube Bleu (accélérée, donc très difficile à réussir pour les danseurs d'ailleurs), ce qui donne cette ivresse folle à la scène.

Pourtant on sent déjà, derrière cette vitalité, les germes d'une désillusion. Dans la scène qui suit, le personnage de John Hurt (encore lui), le poète alcoolique, le clairvoyant, au sommet de la liesse a un brusque éclair de lucidité : "It's over. James, do you realise? It's over!". 
Et lorsqu'on a vu le film en entier et qu'on revoit la scène de danse, on ne peut pas ignorer ce chariot qui tourne autour des danseurs, prémonition d'une scène future que je ne dévoilerai pas ici...

Film époustouflant auquel cette modeste bafouille ne rend pas assez hommage. Espérons que l'extrait vous donnera envie de le découvrir, du moins.

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